Déjouer les algorithmes pour éduquer notre regard
2 normalités s’opposent
Nous vivons entouré·es d’images.
Elles façonnent nos imaginaires, nos désirs, nos peurs, nos jugements. Dans les publicités, les films, les manuels scolaires, les réseaux sociaux, un même schéma se répète : la mise en avant d’un idéal normé. La personne mince, jeune, valide, blanche, souriante, correspond à ce que la société nous donne à voir comme « normal ».
Pourtant, notre normalité à nous, femmes, hommes, et tout ce qu’il y a entre les deux, c’est d’être gros·se, d’avoir un handicap, des cheveux blancs, d’aimer une personne du même sexe, de ne pas avoir la peau claire… autant de réalités humaines banales, mais invisibilisées (ou caricaturées) dans nos représentations collectives.
Cette invisibilisation a un impact profond. Cela renvoie que nous ne sommes pas désirables tel·les que nous sommes et en retour, nous tendons à désirer des représentations fictives.
Tromper l’algorithme
Cette normalité trompeuse, c’est notamment celle affichée sur les réseaux sociaux. Celle poussée par un algorithme qui aime ce qui est lisse et stéréotypé. Contenu que nous-mêmes nous pouvons produire quand nous choisissons de ne montrer que ce qui est « vendeur ».
Déjouer l’algorithme qui filtre toutes ces images ouvrirait les portes d’un imaginaire aussi riche que nos réalités. Une multitude de représentations d’autant plus essentielle quand nos quotidiens eux-mêmes sont normés : des collègues qui se ressemblent, des ami·es qui nous ressemblent…
Or plus nous voyons des corps, des identités et des parcours différents, plus notre regard se nuance, plus nous ouvrons notre champ de compréhension du monde. Et si nos univers physiques ne permettent pas cette diversité, cherchons la ailleurs, sur nos écrans. En cela les réseaux sociaux peuvent être vertueux !
Un exemple
Dans nos vies, les corps gros ne s’affichent pas. La plupart du temps ils se cachent : sous les vêtements, la honte, loin des espaces de vie en communauté.
Contrairement aux comptes tenus par des personnes grosses qui postent sur les réseaux leurs photos du quotidien, sans chercher à se cacher, à se justifier ou à se glamouriser. Ces images montrent simplement des gens qui vivent, qui s’habillent, qui rient, qui existent. Et c’est déjà une révolution : voir des corps hors norme représentés comme dignes, beaux, légitimes, en bonne santé…
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De la même façon, suivre des comptes de personnes en situation de handicap, des personnes trans, des seniors dynamiques, des familles multiculturelles… permet de se confronter à d’autres réalités.
Cela élargit notre horizon et normalise ce qui devrait l’être : la diversité humaine.
Remplissons nos fils Insta de vérités
Dans notre société, changer les images, c’est changer les mentalités.
Alors oui, cela peut sembler simpliste : s’abonner à un compte Instagram, regarder une série avec des acteur·rices qui ne nous ressemblent pas… Mais ces gestes éduquent autant notre oeil que l’algorithme.
Et c’est probablement le plus petit des pas à franchir pour aller ensemble vers un monde plus égalitaire.
Voici quelques suggestions de comptes Instagram.
La liste ne demande qu’à être complétée, partagez-nous vos propositions à ensemble@collectif-kaleidos.fr.













